Le Conseil on Tall Buildings and Urban Habitat impose une règle stricte : seules les structures dont la hauteur architecturale dépasse un certain seuil sont reconnues dans le classement mondial des tours. Les antennes ajoutées ou les structures temporaires ne sont pas prises en compte dans cette hiérarchie.
Certains bâtiments revendiquent pourtant un record grâce à des extensions non officielles, provoquant régulièrement des débats entre promoteurs et experts. Ce classement s’appuie uniquement sur les critères validés par les instances internationales du secteur.
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Pourquoi les plus grandes tours fascinent-elles autant ?
Le gratte-ciel, c’est l’étendard d’une ville qui refuse de passer inaperçue. En Asie, l’élévation est devenue un sport de compétition : chaque projet repousse les limites du possible, chaque toit tutoie le ciel dans une course effrénée à la démesure. La Chine occupe le devant de la scène, trônant au sommet du palmarès avec des réalisations telles que la Shanghai Tower ou le Ping An Finance Center. Monter toujours plus haut, c’est affirmer la puissance d’une métropole, affûter l’identité d’un pays, inscrire son nom dans la mémoire urbaine.
Mais désormais, les gratte-ciel ne se résument plus à des alignements de bureaux. Hôtels cinq étoiles, appartements luxueux, centres commerciaux, restaurants suspendus, plateformes panoramiques, musées ou salles de spectacle : la diversité des usages révèle une nouvelle façon d’habiter la ville. À Dubaï, la Burj Khalifa s’impose comme une vitrine mondiale. À Kuala Lumpur, Merdeka 118 revendique l’indépendance nationale. À La Mecque, l’Abraj Al-Bait Clock Tower s’érige en symbole spirituel et économique. Chaque tour porte en elle une ambition qui dépasse la simple prouesse technique.
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La France, quant à elle, a longtemps tourné le dos à la verticalité, préférant préserver les perspectives historiques de Paris. Pourtant, même en Europe, la fascination demeure. La Tour Mohammed VI au Maroc ou la Lotte World Tower en Corée du Sud suscitent la curiosité des architectes, des urbanistes et des voyageurs. Aujourd’hui, ces géants d’acier et de verre se dressent comme les cathédrales d’une ère nouvelle, défiant la pesanteur et réinventant la silhouette des villes.
Le classement 2023 des 3 plus hautes tours du monde
La course à la verticalité ne connaît aucun répit. En 2023, le trio de tête s’impose sans surprise, mais continue d’exercer une réelle fascination. Les records tombent, les ambitions grimpent, chaque nouvelle structure chamboule l’ordre établi des plus grands gratte-ciel de la planète.
Voici un aperçu détaillé des trois géants qui dominent actuellement le paysage urbain mondial :
- Burj Khalifa, Dubaï, Émirats arabes unis : 828 mètres, 163 étages, mise en service en 2010 sous la houlette d’Adrian Smith. Ce colosse du désert accumule les records : hauteur, nombre d’étages, point de vue. Depuis son sommet, la ville semble se dissoudre dans l’horizon. L’objectif de départ était clair : imposer Dubaï comme capitale mondiale de la démesure architecturale. Pari relevé avec panache.
- Merdeka 118, Kuala Lumpur, Malaisie : 679 mètres, 118 étages, récemment inaugurée en 2023 par l’agence Fender Katsalidis. Cette tour s’impose en symbole régional, clin d’œil à l’émancipation du pays. Son profil acéré s’invite dans la skyline comme un signal national, visible à des kilomètres à la ronde.
- Shanghai Tower, Shanghai, Chine : 632 mètres, 128 étages, ouverte en 2015 et signée Gensler. Elle détient le record de l’ascenseur le plus rapide du monde. Sa silhouette torsadée n’est pas un simple effet de style : elle optimise la résistance au vent, preuve de la maîtrise technique de ses ingénieurs.
Déjà, d’autres chantiers menacent ces exploits : la Kingdom Tower en Arabie saoudite et la Dubai Creek Tower s’annoncent comme les prochains prétendants à la couronne. La compétition ne faiblit pas, chaque projet dévoile une nouvelle facette de la soif de grandeur urbaine.
Ce qui rend chaque tour unique : anecdotes et records insolites
Difficile de rivaliser avec la Burj Khalifa et son arsenal de superlatifs. Dédicacée à Khalifa ben Zayed Al Nahyane, elle aligne 163 étages mêlant appartements, bureaux, hôtels et restaurants. Si le sommet tutoie l’impossible, c’est au pied de la tour que l’innovation séduit : la récupération des eaux de condensation arrose les jardins, une nécessité sous le soleil brûlant de Dubaï. La nuit, ses jeux de lumière transforment la skyline en spectacle, visible bien au-delà des frontières de la ville.
À Kuala Lumpur, Merdeka 118 ne se contente pas d’être la deuxième du classement. Elle porte dans son nom le souvenir de l’indépendance, et s’élève sur le site même où celle-ci fut proclamée. Son financement, piloté par Permodalan Nasional Berhad, incarne une forme de fierté nationale. Son architecture aux allures de cristal reflète la diversité de la société malaise. Très bientôt, sa plateforme d’observation accueillera les visiteurs avides de panoramas vertigineux.
La Shanghai Tower intrigue dès le premier regard avec sa torsion élégante et sa façade double peau. Ce choix n’est pas anodin : il réduit de près d’un quart la pression des vents, indispensable dans une zone exposée aux typhons. Son ascenseur pulvérise les records de vitesse, propulsant les passagers à plus de 20 mètres par seconde. L’énergie éolienne fournie par des turbines intégrées à la structure matérialise l’engagement environnemental de la Chine. La tour s’impose comme un manifeste de la modernité urbaine asiatique.
Conseils pour visiter ces géants et aller plus loin dans la découverte
Découvrir la Burj Khalifa, la Merdeka 118 ou la Shanghai Tower, c’est bien plus qu’une simple visite architecturale. Chaque ascension propose une expérience unique, chaque panorama imprime une image durable. Pour admirer la ville sous un angle inédit, privilégiez les plateformes d’observation situées aux derniers étages. À Dubaï, la Burj Khalifa propose deux niveaux d’observation accessibles uniquement sur réservation : pensez à anticiper, car la file d’attente peut vite décourager les moins patients. L’aurore et le coucher du soleil offrent des lumières spectaculaires, idéales pour contempler la mégapole.
Quelques recommandations pour profiter au mieux de ces visites :
- À Kuala Lumpur, la Merdeka 118 abrite différents espaces : bureaux, logements, hôtels et bientôt une plateforme panoramique. Vérifiez les périodes d’ouverture, l’accès public peut varier selon les saisons et les événements.
- La Shanghai Tower attire par ses jardins suspendus et sa terrasse panoramique, véritable promontoire urbain. Un billet combiné avec la visite du quartier de Pudong permet d’appréhender toute la richesse architecturale du lieu.
Pour enrichir le parcours, osez les restaurants ou les bars perchés à plusieurs centaines de mètres du sol. À Hong Kong, l’International Commerce Centre accueille Ozone, le bar le plus haut du globe, tandis que la Burj Khalifa propose une expérience gastronomique à At. Mosphere. Pour immortaliser ces moments, un smartphone doté d’un bon appareil photo suffit : la lumière, les reflets, les perspectives inédites sont à portée de main, à condition qu’aucun nuage ne vienne jouer les trouble-fête.
Ne vous limitez pas à ces trois tours : la Lotte World Tower à Séoul, la Canton Tower à Guangzhou ou l’International Commerce Centre de Hong Kong offrent eux aussi une variété d’usages et d’expériences. Magasins, salles de concert, musées : chaque édifice dévoile une facette de la ville contemporaine, entre prouesse technique et affirmation nationale. La verticale ne cesse de redéfinir le paysage urbain, et chaque sommet conquis en annonce déjà un autre.